J’ACHÈTE TROP… POURQUOI?

Vous avez l’impression d’acheter trop, c’est -à-dire au-delà de vos réels besoins, sans être capable de vous « raisonner »? 

Ces achats vous laissent au bout du compte insatisfait(e)?  

Vous avez l’impression que le magasinage est votre seule réelle source de plaisir? 

Acheter quelque chose de joli vous fait vous sentir fier(ère) de vous face à vous-mêmes et aux autres?

Vous avez l’impression d’être accro au magasinage?

Vos séances de magasinage sont sans doute menées par vos émotions!

Selon Claude Boutin, auteur de « J’ACHÈTE (TROP) ET J’AIME ÇA », trois sentiments profonds rendent l’être humain vulnérable aux diverses formes de dépendance.  Ces sentiments sont : l’ennui, l’insatisfaction et l’insécurité

Quand l’être humain éprouve ces sentiments au plus profond de son être et en permanence (parfois sans qu’il en prenne conscience) il y a un danger réel d’abuser de l’alcool et d’autres drogues, d'internet,  de la nourriture, de la sexualité,  du jeu, et… du magasinage! 

Ces substances ou comportements procurent des sensations fortes et un soulagement immédiat, mais surtout momentané. Les sentiments négatifs, eux, demeurent cependant toujours sous-jacents chez la personne aux prises avec une dépendance. La personne cherche toujours davantage de soulagement avec l’objet de sa dépendance car bientôt, la dose habituelle ne suffira plus! Ce qui fait que le cycle « émotion négative- envie-achat- émotion positive- déception » recommence sans fin…

Un sentiment négatif amène une pulsion pour tenter de compenser par un sentiment positif. C’est normal et humain. Il ne s’agit pas de se juger de façon négative mais d’admettre la réalité. L’humain est ainsi fait qu’il cherche à retrouver l’équilibre. Quand il a trouvé un moyen qui lui fait du bien, il cherche à le reproduire…encore et encore…

Après quelle émotion courez-vous dans les magasins?

La personne insatisfaite dans la vie recherche l’estime de soi pour l’apaiser

La personne qui s’ennuie recherche le plaisir.

La personne qui est insécure recherche la paix du cœur.

Le magasinage fait taire les sentiments négatifs profonds qui sont alors remplacé momentanément par un éphémère sentiment de fierté (estime de soi), de plaisir ou de paix intérieure. 

Sentiment négatif RECHERCHE Sentiment positif
Insatisfaction   Estime de soi, fierté
Ennui   Plaisir, joie de vivre
Insécurité   Paix du cœur

En fait, la personne n’est pas dépendante du magasinage mais plutôt de l’émotion positive engendrée par le fait d’acheter.

Quoi faire?

Il faut trouver des moyens efficaces pour remplacer le magasinage dans sa recherche d’émotions positives. Le défi est de trouver une activité aussi satisfaisante que l’objet de sa dépendance! Et attention à ne pas remplacer une dépendance par une autre, ce qui arrive couramment!

Quoi faire d’autre?

Une thérapie avec un psychologue ou travailleur social peut être envisagée pour cerner et traiter les sentiments négatifs profonds que l’on traîne avec soi, souvent depuis l’enfance.

Être à l’écoute de soi lorsqu’une forte pulsion d’acheter surgit et s’interroger sur l’émotion qui m’habite. Tristesse, colère, honte, culpabilité, peur? 

M’interroger : au plus profond de moi, je me sens comment? Insatisfait(e)? Je m’ennuie? Je me sens insécure? Quelle émotion je cherche à fuir? Comment j’aimerais me sentir? Je veux être fier(ère) de moi? Je veux du plaisir dans ma vie? Je veux être apaisée? Que pourrais-je faire d’autre pour ressentir un mieux-être quand j’identifie ce qui me donne envie d’aller dépenser?

En présence d’une pulsion à acheter,

L’accro à la brève émotion de fierté pourrait se dire « Ai-je plutôt besoin de me reconnaître à ma juste valeur? »

L’accro à la brève émotion de plaisir pourrait se dire « Ai-je plutôt besoin de me recentrer sur mes besoins véritables »?

L’accro au sentiment d’apaisement pourrait se dire » Ai-je besoin de me ressourcer spirituellement? »

Après s’être posées ces questions, il appartient à chacun(e) de tourner les talons à la porte du magasin ou à la caisse et de se recentrer sur ses véritables besoins. Ou d’acheter en pleine conscience. Une fois que l’on a identifié les raisons de nos actes, il est souvent plus facile d’opter pour des choix plus satisfaisants pour soi. 

 

Référence : J’ACHÈTE (TROP) ET J’AIME ÇA, Claude Boutin, les éditions de l’Homme, 2005, 134 pages

 

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