Si vous travaillez à temps partiel ou au salaire minimum, ou si vous êtes prestataire de l’assurance-emploi ou de l’aide sociale, il y a fort à parier que vous êtes dans la catégorie des personnes à faible revenu. Comment tirer le meilleur parti d’un petit budget?

Il est primordial de faire une planification budgétaire, idéalement pour 12 mois, plutôt qu’un mois à la fois. De cette façon, vous êtes assuré que les dépenses occasionnelles qui surviennent une ou deux fois durant l’année (rentrée scolaire, achat de vêtements d’hiver, permis et assurance-auto…) sont planifiées et que l’argent pour couvrir ces dépenses ne sera pas utilisé à d’autres fins. Vous pouvez vous servir de la grille budgétaire que nous proposons.

Une fois cet exercice effectué, vous arriverez, soit à un surplus, soit à un déficit. Le surplus peut servir à profiter davantage de la vie ou à épargner… Un déficit demande de revoir vos prévisions. 

Comment faire?

Posez-vous deux questions :

1. Quels besoins dois-je combler? 
2. Certains choix peuvent-ils être revus à la baisse?

Le mot d’ordre est : l’essentiel d’abord.

Mais qu’est-ce qui est essentiel?

Dans l’ordre :

1. Les dépenses vitales : pour se loger, se chauffer, se nourrir, se soigner…bref, tout ce dont le corps a besoin pour être bien et en bonne santé. Les dépenses reliées aux besoins vitaux peuvent être : le loyer ou l’hypothèque incluant les taxes, la facture énergétique, la facture d’épicerie, les médicaments, les soins de santé et d’hygiène, les vêtements, le tabac et l’alcool, lorsque ces derniers constituent une dépendance pour vous.
2. Ensuite, viennent les obligations et les engagements pris, ainsi que les frais reliés aux déplacements. Entrent dans cette catégorie les frais reliés à la parentalité : pension alimentaire, entrée scolaire, garderie; les dépenses relatives au transport (en commun, permis de conduire, immatriculations, essence); les diverses assurances; la nourriture et les soins à son animal domestique; les dettes).
3. Finalement, les autres dépenses, associées au plaisir et la détente: les loisirs, les sorties, l’entretien et décor de la maison ou du loyer, les voyages, les cadeaux et les réceptions… 

BESOINS et CHOIX personnels, en savoir plus

Certaines dépenses, sont essentielles à la survie (se nourrir, se soigner), alors que d’autres constituent des obligations contractées par libre choix (avoir une voiture, un animal, une carte de crédit…) et que certaines ne contribuent qu’à rendre la vie plus belle (sortir, voyager…). Chacune a sa place dans un budget, même si les dépenses reliées aux besoins vitaux doivent être les premières à être comptabilisées dans votre planification financière.

Quand les revenus ne suffisent pas à combler tous les besoins, il arrive de faire le choix d’avoir recours au crédit.

Si vous avez de la difficulté à payer vos dettes, et que cela vous empêche de profiter de la vie et vous donne l’impression de devoir vous restreindre continuellement, sans laisser de place dans votre budget pour le plaisir, sachez qu’il y a des solutions. Consultez la section « LES DETTES » en savoir plus.

Pourquoi le tabac et l’alcool figurent-ils dans les dépenses vitales? Parce que, quand ces items deviennent une dépendance, et il est irréaliste de ne pas les faire figurer au budget. Vous ne pourrez vous en passer de toute façon. Par contre, si vous n’en êtes pas dépendant, vous pouvez diminuer ou même éliminer ces items de votre budget. Il vous restera davantage d’argent pour d’autres dépenses.

Pourquoi les loisirs et autres petits plaisirs figurent-ils dans un budget axé sur l’essentiel? Tout simplement parce qu’on est humain et que le plaisir fait partie intégrante de notre être. Le plaisir est ce qui nous permet de garder un bon moral. Il a sa place dans tout budget, et ce, sans culpabilité!

VOUS ÊTES À LA SÉCURITÉ DU REVENU?

Si vous devez composer avec l’aide de dernier recours qu’est la sécurité du revenu (aide sociale) et que vous êtes considéré apte au travail, vos revenus sont excessivement limités. Il est normal de « ne pas arriver » avec les sommes allouées.

Avoir un toit sur la tête, le chauffer, payer ses médicaments et ses soins d’hygiène, faire son marché dans un magasin d’alimentation où les prix sont raisonnables, prendre l’autobus pour se déplacer, sont des choix à prioriser, le temps que cette mauvaise passe…passe!

Besoins et choix personnels 

Répondre à nos besoins est indispensable à notre survie et à notre bien-être général. Selon nos goûts, nos ressource financières et nos valeurs, les choix que nous faisons pour répondre à nos besoins sont différents d’une personne à l’autre, et même d’une période à l’autre chez une même personne, dépendamment de la période de sa vie. 

 Par exemple :

Besoins	Comment y répondre?
Se loger	Acheter une maison ou un condo Louer un appartement  Louer une chambre  Pensionner chez quelqu’un Loger chez ses parents Être colocataire ave quelqu’un…
Se vêtir	Acheter dans les boutiques mode   Magasiner lors des soldes                           Acheter dans les friperies Échanger
Se déplacer	Acheter ou louer son véhicule personnel Covoiturer Utiliser les transports en commun Marcher Utiliser son vélo
Se divertir, se faire du bien	Avoir un animal domestique (d’un éleveur ou d’un refuge) Fumer, boire de l’alcool Sortir (cinéma, bars, restaurants…) Lire (bibliothèque ou librairie) Sport (marcher, faire du vélo ou autre)

Comme vous le constatez, les besoins sont immuables, mais les choix pour les combler, eux, sont personnels et diversifiés. 

LES DETTES

Quand on vit avec de faibles revenus, les dettes constituent un poids énorme sur le budget et sont un casse-tête constant. Dans la mesure du possible, évitez de vous endetter davantage.  Si vous avez des dettes, certains paiements peuvent être retardés, échelonnés sur une plus longue période, renégociés selon vos capacités de paiement. N’hésitez pas à communiquer avec vos créanciers, avant qu’eux n’aient à le faire. 

Évitez d’accumuler du retard dans le paiement de votre hypothèque, des taxes, de votre loyer, et de la facture énergétique. Dans tous les cas, ces postes budgétaires doivent être priorisés avant tout autre.

Incidemment, savez-vous que vous pouvez obtenir une entente de paiement avec Hydro-Québec si vous êtes en recouvrement et que vous êtes à faible revenu?  N’hésitez donc pas à contacter le service du recouvrement chez Hydro-Québec et à leur expliquer votre situation. 

Prenez note qu’Hydro-Québec ne peut interrompre le service entre le 1er décembre et le 1er avril. Si le service est coupé pour une période durant le reste de l’année, Hydro-Québec doit vous le rebrancher durant la période hivernale susmentionnée.

AGENCE DE RECOUVREMENT

L’un de vos créanciers a transféré votre dette à une agence de recouvrement qui vous téléphone et ça vous stresse? Sachez que les agences de recouvrement n’ont AUCUN POUVOIR LÉGAL! Elles ne peuvent QUE vous écrire ou vous téléphoner pour tenter de recouvrer la dette, au nom du créancier. L’agence de recouvrement ne doit pas vous harceler ni vous menacer d’intenter une procédure de saisie ou autre menace et tentative d’intimidation. Si vous êtes excédé par leurs appels, vous pouvez leur transmettre une lettre enregistrée dans laquelle vous exigez qu’elle ne communique avec vous que par écrit. Cette lettre doit être renouvelé aux trois mois.

REVENUS SAISISSABLES

Sachez que, parmi les sources de revenu, seul le salaire (revenu provenant d’un emploi) est saisissable, et ce, en partie seulement. Si vous vivez de prestations, vos revenus ne peuvent être saisis. Par contre, si vous avez une dette auprès du gouvernement, celui-ci peut retenir une partie de vos prestations d’assurance-emploi, d’aide sociale et de crédit de solidarité, de même que votre retour d’impôt.

BESOIN DE CONSEILS SUPPLÉMENTAIRES?

Vos dettes déséquilibrent votre budget et empiètent sur vos dépenses vitales? L’ACEF peut vous aider à établir votre budget et voir avec vous quelles sont les obligations budgétaires à prioriser en lien avec vos capacités financières et les réelles conséquences pour vous, en cas d’interruption de certains paiements. Contactez-nous.